MARIE-NOELLE DUPONT a vingt ans quand elle épouse en 1968 le père de l’enfant qu’elle porte, Maamar Maameri, jeune immigré algérien. Séduite et refusant d’être abandonnée, elle s’accroche au mariage qui se transforme vite en enfer. Deux fils, Mehdi et Samy, naissent durant les onze années de vie conjugale, ponctuée de coups et de violence.En 1979, Marie-Noëlle obtient le divorce et la garde des enfants, selon la législation française. Le père ne l’entend pas ainsi. Profitant d’un droit de visite, il kidnappe les garçons et les emmène en Algérie où, selon les lois en vigueur, le mari, quels que soient ses torts, a tous les droits sur l’épouse « répudiée » dont celui de garder les enfants nés du couple.
Comme beaucoup de jeunes femmes dans son cas, Marie Noëlle se heurte à un mur d’incompréhension ou, pire, d’indifférence de la part des autorités françaises. La convention de La Haye adoptée en 1980 rendant quasiment automatique le retour des enfants retenus à l’étranger, n’entre en vigueur en France que trois ans plus tard. Et les pays du Maghreb ne sont pas signataires. Entre-temps, Marie-Noëlle se débat pour récupérer ses fils. Profitant du séisme d’El Asnam en 1980, elle tente d’organiser pour ses enfants un rapatriement sanitaire. A cinq reprises, elle essaie de les enlever par le biais d’invraisemblables combines. Toutes les tentatives échouent.
Marie Noëlle rejoint le collectif des « mères d’Alger ». Ensemble, ces femmes espèrent faire respecter le droit de visite. Les négociations pour la signature d’une convention bipartite, qui lèverait l’obstacle à la libre circulation des enfants, s’achèvent enfin par un accord en août 1988. Le collectif organise au Noël suivant les premières visites en France des enfants kidnappés. Mais les mères s’engagent à les renvoyer en Algérie à l’issue des vacances. Des deux garçons, seul Samy revient. Mehdi, l’aîné, est mort trois mois plus tôt dans d’étranges circonstances. Une raison suffisante pour Marie-Noëlle d’enfreindre le pacte. Samy restera en France où la mère et le fils livreront encore un ultime combat contre les autorités françaises qui recherchent le garçon. Huit années d’épreuves, de traque, de cauchemar s’achèvent sur de douloureuses retrouvailles.
Parution : Mars 2001
Commentaire Malka : La bêtise humaine !!!!! Et les enfants subissent ! A lire, émouvant.